#Les mots qui font mal

Sans s’en rendre compte, souvent sous le coup de la colère, de nombreux adultes disent
des mots qui font mal et qui à force peuvent laisser des traces indélébiles.

Le CLAVIM soutient la campagne LES MOTS QUI FONT MAL
de l’Observatoire de la Violence Éducative Ordinaire OVEO

 

« Laisse tomber, tu n’y arriveras jamais. »
« Mais qu’est-ce que j’ai fait pour avoir un fils comme toi ! »
« Si j’avais su j’aurais pas eu d’enfant. »
« De toute façon, tu as toujours été plus lent que ton frère. »
« Tu ne devrais pas mettre ce tee-shirt, il te fait des gros bras. »

Ce film, conçu et réalisé bénévolement cherche avant tout à nous faire réfléchir sur nos pratiques éducatives. Il souhaite créer une véritable prise de conscience sur le fait que les violences éducatives ordinaires envers les enfants, qu’elles soient d’ordre psychologique ou physique, ont un effet sur son développement, compromettent sa confiance en lui et son estime de soi et auront des conséquences sur l’adulte qu’il deviendra.

 

Combien d’enfants sont concernés ?

• 85 % des parents français disent pratiquer la violence éducative ordinaire (VEO)
• 71,5 % donnent une « petite gifle »
• plus de la moitié des parents frapperaient leurs enfants avant l’âge de 2 ans
• et les trois quarts avant 5 ans

Sans prise de conscience et sans information, la violence éducative se perpétue de génération en génération. Il est fondamental que les parents et les professionnels soient informés sur le développement affectif et cognitif de l’enfant, afin qu’ils puissent appréhender les réactions de l’enfant, ses besoins et la manière d’y répondre de façon appropriée. Depuis une quinzaine d’années, les avancées des neurosciences affectives permettent de mieux comprendre les besoins et les comportements de l’enfant.

Le cerveau de l’enfant, surtout avant 5 ans, est très immature :

• L’enfant est dominé par son cerveau archaïque qui le pousse à réagir instinctivement pour sa survie : attaque, fuite ou sidération lorsqu’il se sent en danger ou que ses besoins fondamentaux ne sont pas assurés.
• L’enfant est dominé par son cerveau émotionnel : il vit ses émotions très intensément, sans filtre, il n’a pas la capacité de les contrôler, de prendre du recul.
• L’enfant ne peut pas se calmer seul. Lorsqu’il est laissé seul face à ses émotions de tristesse, de peur, de colère, des molécules de stress sont sécrétées (adrénaline, cortisol).
• Apaiser, mettre des mots sur ses émotions permet de diminuer la production de molécules de stress.
• On ne peut pas demander à un enfant de faire ce que son cerveau n’a pas la capacité de comprendre ou de maîtriser (comprendre une formulation négative, comprendre une règle, stopper son comportement).
• L’enfant n’a pas la capacité d’entrer dans un rapport de pouvoir, ni de manipuler. L’environnement dans lequel il évolue a un impact sur le développement de son cerveau et donc sur son comportement et son état de santé. La bienveillance, l’empathie et le soutien permettent un bon développement du cerveau tant intellectuellement qu’affectivement. Cela permet la maturation progressive et le développement de ses capacités d’empathie. L’attitude bienveillante permet la sécrétion d’ocytocine et diminue le stress, favorisant un meilleur apprentissage. Encourager l’enfant permet de sécréter de la dopamine, permettant à l’enfant d’être motivé, créatif, entreprenant, coopératif. L’enfant imite le comportement bienveillant de l’adulte par l’action des neurones miroirs.
À l’inverse, l’exposition au stress de manière prolongée est nocive par l’action du cortisol (destruction de neurones dans des zones importantes du cerveau). La dureté des mots et des gestes, la négligence, l’exposition à des scènes violentes empêchent la maturation du cerveau, altèrent son développement et ne permettent pas à l’enfant de réguler ses émotions. Ces attitudes augmentent les difficultés d’apprentissage, rendent l’enfant anxieux, dépressif, agressif. Les conséquences sont également physiologiques avec des conséquences sur le développement de maladies à l’âge adulte.

Source : Dossier de presse OVEO